Une transaction de trop

"Enrôlés presque de force, entraînés à tuer, préparés à mourir. Où sont les couleurs ? Nous sommes une force quasi-anonyme financée par des fonds douteux. Nous servons de cibles dans les rues et nous nous replions ensuite. L'ordre de répliquer durement ne vient jamais. Où sont les résultats de notre travail, des sacrifices en vies humaines ? La guérilla s'arme de plus en plus et certains quartiers nous sont déjà interdits ! Je ne vois pas le plaisir désolé !"

Mall ne répondit rien et je passai sur l'incident.
La route que nous empruntions était ponctuée de nombreux nids de poule et régulièrement, la carcasse en métal qui nous servait de véhicule était traversée d'une violente secousse. Je grinçais des dents à chaque fois. Non pas parce que le van n'avait plus d'amortisseurs mais car le Lieutenant ne faisait aucune manoeuvre pour éviter les cavités. Roulant à fond sur une voie déserte, la base fut ralliée en à peine une heure. Soixante minutes, c'est peu, mais j'avais la sensation de m'être fait rouer de coups toute une vie. J'ouvrai les portes arrières et en sortai titubant. La camionnette ne ressemblait plus à rien au départ, à présent, elle était anéantie. Il fallait la changer de toute façon me dit-on. Laissant derrière nous un fourgon fumant, nous nous dirigâmes vers un des points d'entrée. La base de la Patrouille Urbaine Militaire Affectée à la Sécurite était un immeuble de plusieurs étages, gris et blanc, aux contours arrondis et futuristes. Ses murs extérieurs étaient truffés de caméras et de capteurs divers. Le groupe de quatre passèrent plusieurs portes noires renforcées et pénétrèrent dans un hall complètement désert. Les bureaux et l'accueil étaient délaissés dans un grand désordre de paperasse auquel personne n'avait dû toucher depuis des années. Des ascenseurs se trouvaient dans le fond mais tous affichaient HORS SERVICE. L'adolescent et les trois jeunes adultes firent comme si de rien n'était, et une fois à l'intérieur de l'un d'entre eux, pressèrent les boutons qui les intéressaient. Les portes chuintèrent puis se refermèrent doucement. Peu après, ils furent sujets à une descente rapide et vertigineuse. Le bâtiment dans lequel ils étaient était en fait en grande partie souterrain. Les étages à la surface avaient été abandonnés mais dissimulaient une intense activité à quelques mètres sous vos pieds. Les infrastructures étaient pour certaines si profondes, que même avec un de ces ascenseurs dernier cri, les atteindre prenait plusieurs minutes. Heurement ce jour là, ils ne durent pas descendre aussi bas. L'élévateur stoppa doucement sa course dès qu'il fut à l'étage désiré, puis ses occupants en jaillirent dès que les ouvertures s'écartèrent. La chaleur à l'intérieur était dûe à la friction avec les rails et ce défaut ne pouvait pas être résolu. Quatre homards sortirent donc de la casserole. Ils étaient parvenus pour ainsi dire à l'étage le plus vital mais aussi le plus conséquent : celui des opérations stratégiques. Salles immenses, grands tableaux, cartes urbaines, cartes des égoûts... tout ce qu'il fallait pour planifier une mission. Plusieurs personnes discutaient vivement et en passant près d'eux, je me faisais tout petit derrière mes sauveurs. J'étais une recrue et je gardais la place qui était la mienne. Finalement, après diverses tribulations, nous entrâmes silencieusement dans un amphithéâtre déjà bondée d'une centaine de personnes. Je ne savais pas ce que je faisais ici mais le lieutenant me somma de rester quand je le prévenai que j'allais me retirer. Un haut-gradé finit par entrer et le salut général fut de rigueur.

"Repos messieurs ! Avant de débuter cette séance organisée dans l'urgence. Rendons un hommage aux trois nouvelles victimes d'une journée âpre en affrontements. Galzy, Blunt, Rodeville. Ils auront servi la patrie jusqu'au bout et sans faillir."

Ce n'était pas vrai en ce qui concernait le troisième mais la minute de silence fut respectée par tous. Le général rouvrit les yeux puis poursuivit plus fort.

"Si je vous ai réunis peu avant le repas du soir et précipitamment, c'est parce que nous venons d'apprendre, qu'une importante transaction d'armes va avoir lieu d'ici peu. L'avantage des Pumas, c'est leur entraînement, leur audace, et leur matériel de pointe. Si les rebelles s'arment à outrance, les victimes seront encore plus nombeuses..."

Cet argent pour les armes, il serait tout aussi bien dépensé dans les voitures de service... Nous étions assis dans le fond et énervé, et je me levai sans grande discrétion pour vider les lieux. Alors que ma main se posait sur la clanche de la porte, le général m'apostropha directement.

"-Où allez-vous vous ? Revenez immédiatement. Quel toupet ! Vous vous prenez pour qui ?
-Dans les trois héros du jour, deux étaient des frères pour moi. Ils sont morts parce qu'en pleine surveillance, nous avons investi un laboratoire de crack ! L'odeur empestait à deux bornes et on n'était pas prévenus du risque.
-C'est la guerre caporal-chef.
-Non, c'est le gâchis.
-Vous croyez être le seul à faire des sacrifices ici ? Que faites-vous ? Revenez ! C'est un ordre !"

Il se prenait pour le grand maître des lieux et ses ordres éructés à tout va m'exaspérèrent trop pour que je ne puisse pas réagir. Revenant sur mes pas, je désactivai la sécurité de mon arme, montai une balle dans le canon et braquai la grosse huile.

"La vie est peu de choses ducon, un peu plus de respect."

À ce moment là, beaucoup s'étaient levés en craignant que je ne tire. Je ne le fis pas. Bon, je fus quand même bouclé pour tout ce que j'avais fait. Consigné dans ma chambre. Je ne pus que relire de vieux bouquins pendant qu'eux, organisaient une action surprise. La soirée passa, sans repas pour moi. Je m'endormis par la suite, tout de même fatigué par les évènements. Qu'allait-il m'arriver ? Que faisaient-ils de ceux qu'il fallait punir ? Ma porte s'ouvrit pendant mon sommeil et me réveilla à une heure et demie du matin. Dans l'encadrement : le lieutenant.

Même si je n'étais pas d'accord avec ce qu'il avait fait, le caporal chef était un pumas et on ne laisse pas l'un des nôtres croupir dans une pièce, isolé. J'ai du utiliser toutes mes compétences de persuasions pour que mes supérieurs me laisse l'autorisation de l'incorporer à mon équipe. Je ne sais pas si c'est l'argumentation foireuse comme quoi il était sous le choc de la perte de son équipe ou juste leur envie de voir le petit jeune se faire buter au front, mais ils m'ont autoriser à le prendre, à ma grande surprise je l'avou. Il était sous mon entière responsabilité.

Le plan d'attaque établit et le nombre d'agent, sous mes ordres, connu, je suis parti au réfectoire avec Flo et Jack pour casser la croute avant d'aller dormir pour ne pas etre crever pendant l'escarmouche.

Une fois debout, je me suis préparé physiquement et mentalement pour l'affrontement qui allait avoir lieu. Une demi-heure avant le décollage, je suis aller prendre les affaires du nouveau pour les mettre dans la voiture en ne gardant que sa plaque et son flingue préalablement chargé de balle à blanc, on n'est jamais trop prudent.

J'ai ouvert la porte de sa chambre et lui ai laissé quelques secondes pour se réveiller avant de lui jeter ses affaires.

On a une mission, t'as trente minutes avant de partir, le reste de tes armes sont déjà chargés. Tu fais parti des alpha 081 maintenant.

Je m'en allais puis me retournais.

Au fait, si jamais t'as envie de nous refaire un coup comme tout à l'heure, on a l'ordre de te descendre si tu fais le moindre pet de travers.

Bon, ce n'était pas vrai mais ça peut le dissuader.

Je n'avais fait aucun rêve mais je n'avais pas vraiment dormi. Mon sommeil était léger et plusieurs passages dans le couloir adjacent à ma chambre me réveillèrent avant que ne trouve le repos. J'avais l'impression de ne m'être assoupi que quelques instants quand ma porte s'ouvrit en grinçant faiblement. Le Lieutenant me regarda cligner des yeux puis m'éjecta mes affaire dans la tronche. Qu'est-ce qu'il baragouinait... une mission ? Alpha 081 ?

"Génial ! Par contre, je ne suis pas un maniaque de la gâchette Lieutenant, l'avertissement était inutile."

J'enfilai mon pantalon, mes chaussettes, un tee-shirt etc... Puis, le sourire aux lèvres, je suivais Mall à travers les couloirs. L'heure était indue et nous ne croisâmes personne. Arrivé sur le parking où la fine équipe m'attendait, je jetais un coup d'oeil à mon équipement. Je n'avais qu'un glock 17. Fiable certes mais un peu short tout de même...

"Je reviens ! Cinq minutes !"

Je faisais machine arrière, descendais encore quelques niveaux puis j'arrivai à l'Armurerie. Des centaines d'armes étaient entreposées, certaines en libre service, d'autres coûteuses mais redoutables. J'avais depuis longtemps en tête ce que je voulais et la note fut salée. Un M16A4, un mark 23, un pare-balles moyen (offert heureusement) et quatre chargeurs supplémentaires pour mon arme principale. J'étais fauché. Mon compte en banque afficherait dans la minute un trou de 700 €, ce qui m'en laissait 800. Je ressortai rapidement, reprenai l'ascenseur et me fit fusiller du regard par mes coéquipiers. J'avais mis un quart d'heure pour faire mes amplettes. Mes nouveaux alliés n'étaient guère enchantés de mon attirail meurtrier mais ils ne dirent rien. Sécurité enclenchée sur toutes mes armes. Je montai dans le véhicule avec eux. La voiture était un 4X4 pas vraiment neuf mais dans un état hautement plus respectable que le van. Je posais mon M16A4 à côté de moi et je tâtais mon pistolet. Une merveille de légèreté et de puissance. Entièrement briqué de frais. Ce pistolet je l'avais chouré à un mec de la base pendant qu'il pissait. L'Armurerie en vendait pas et donc j'étais fier de le posséder pour moi seul. Le Lieutenant conduisait à nouveau mais bien plus calmement. L'échange devait avoir lieu dans un complexe aquatique désaffecté. On prévoyait une dizaine d'ennemis. L'effet de surprise serait crucial.

Une fois qu'ils eurent le signal que l'autre équipe était en place, Aty et Flo grimpèrent les dernières marches 3 par 3 jusqu'à voir le garde du sas pour lui tirer une balle chacun dans le torse. l'homme fut tué sur le coup.

Pendant que Mall se mettait en position, Flo partie le plus silencieuse possible pour placer sa charge de C4 mais tappa dans un objet au sol. Il était évident que les autres avaient entendu le bruit. Elle alla rapidement poser la charge sur le mur alors que les rebelles communiquaient par radio pour saoir ce qu'il se passait

tout bas

Si ca bouge, on fonce.

Leleu attendit quelques secondes qu'ils se focalisent vers l'accueil puis, avec une belle cible de dos dans le viseur. Il fit feu. Son arme glissa légèrement mais il réussit néanmoins son tir. La rafale faucha le dos du leader au calot rouge. Il s'écroula. Raide mort. Olivier sortit ensuite sa radio :

"Le leader est tombé Lieutenant ! Enfin, mort quoi !"

Flo et les deux rebelles firent feu mais en dehors de faire e nouveaux trous dans les murs, il n'y avait rien d'impressionant