La première équipe P.U.M.A.S.

On m'avait conduit dans une sorte de cantine. De longues tables étaient alignées et recouvertes d'objets que je ne connaissais pas. On m'avait laissé seul et on ne m'avait pas interdit d'aller un peu fouiner. J'inspectais quelques tiroirs, tous vides ou fermés à clé. Je m'asseyais sur une chaise et repensais à tout ce qui m'arrivait. Faire partie d'un corps armé... Comme tous les enfants je m'étais imaginé avec une arme et sur le champ de bataille mais dans la réalité...
J'avais tiré sur l'autre gars. De sang froid. Il ne me menaçait pas, n'avait aucune arme pointée sur moi et je l'avais abattu froidement. Je ne l'avais pas tué puisqu'il avait un pare-balles mais c'était le principe qui me gênait. Je soupirais et tâtais mes vêtements. C'était une sorte d'uniforme léger noir avec quelques poches. Un pyjama presque mais sans le côté grotesque. Là, il y avait un chiffre...
Sur les tables, il y avait des grenades, des pistolets, des chargeurs et tout ceci dans des proportions inquiétantes. M'avait-on interdit d'en prendre un? Mon regard se posa sur un pistolet à la taille inhabituel : un desert eagle. J'en avais toujours voulu un. Je le prenais et constatais qu'il était chargé.

"-Personne le saura..."

Pour le coup, le centre en entier était au courant que j'étais armé. J'avais accidentellement tiré et la balle avait traversé la cloison dans un bruit redoutable.

"-Oups..."

Une alarme stridente retentit et la pièce fut envahie d'un gaz un peu verdâtre. Je ne paniquais plus et décidais de ne pas respirer. L'alarme stoppa peu après et un adulte accompagné d'un autre adolescent entrèrent dans la pièce. Il n'avait pas l'air content mais il se contenta de doucement me prendre l'arme pour enlever le chargeur et faire sortir la balle du canon. Il était vraiment particulier ce type. Silencieux comme une ombre, jamais un mot plus fort que l'autre. Il s'écarta et j'examinais l'autre adolescent. Il devait avoir une tête de plus que moi mais il était taillé dans la régularité alors que moi je misais plutôt sur ma stature imposante. Deux styles bien différents. Le gars bizarre prit la parole.

"-Vous allez suivre plusieurs entraînements variés mais tous très importants. N'en négligez aucun! Nous nous reverrons dans 1 an je pense, peut-être jamais. Ne me décevez pas. Vous n'avez pas le droit de sortir du centre. Je vous donne des passes niveau béta, ils vous donnent accès aux toilettes entre autre... D'autres personnes devraient vous rejoindre, ce qui réussirons les évaluations formeront la première équipe des P.U.M.A.S. Ici vous ne perdez pas, vous mourez en cas d'échec."

Il nous planta là, avec l'ordre de faire de notre mieux. Facile à dire. C'était qui ce blaireau?

On me conduisit alors hors de cet endroit, vers une sorte d'armurerie, où l'on me réexpliqua vaguement ce que j'aurai à subir, puis on me donna une sorte de gilet mou et confortable, mais quelque peu étrange, et on m'emmena. Un coup de feu retentit :

*Voix au fond du couloir* " -Oups... "

Une alarme retentit alors, l'espace de quelques instants. Nous entrâmes dans la pièce d'où venait le coup de feu; un ado d'environ mon âge, d'une tête de moins que moi environ, mais bien plus barraqué, se tenait au centre. Il avait un révolver dans la main. La personne qui m'accompagnait le lui retira doucement pour en retirer le chargeur et enlever la balle du canon. Il s'écarta et je vis l'autre me scrupter comme pour me lire, me comprendre. Puis le gars qui m'avait accompagné jusqu'ici prit la parole.

" -Vous allez suivre plusieurs entraînements variés mais tous très importants. N'en négligez aucun! Nous nous reverrons dans 1 an je pense, peut-être jamais. Ne me décevez pas. Vous n'avez pas le droit de sortir du centre. Je vous donne des passes niveau béta, ils vous donnent accès aux toilettes entre autre... D'autres personnes devraient vous rejoindre, ce qui réussirons les évaluations formeront la première équipe des P.U.M.A.S. Ici vous ne perdez pas, vous mourez en cas d'échec. "

Sur ces mots, ils nous laissa, moi et l'autre, avec pour ordre de faire de notre mieux.

On m'avait conduit dans une pièce banale blanche en m'y ordonnant d'y attendre sagement qu'un homme me rende visite. J'en avais assez merde! J'ai passé un test physique,je me suis fait lavé par une infirmière à ma grande honte et tout ce qu'ils trouvent à me faire faire c'est me foutre dans cette endroit et ils avaient même osé me vertir de cette immonde gilet mou certes confortable mais très moche. Rahhh c'était décidé. Je pars.

L'alarme retentit, on avait déjà repéré ma fuite.

*COURIR,COURIR VITE!!!!!*

Je traversai moulte couloirs et portes, puis un homme entra dans le couloir et je le percutai. Il me prit et ouvrit la porte dont il était sorti.

"Comme je l'ai dit à ces futurs membres de l'équipe PUMAS, ne néglige pas les entraînements et surtout fais en sorte de ne pas de mourir. Sur ce je pars, fais connaissance avec tes futur amis ou ennemis..."

La réalité, c'est qu'on ne fit jamais connaissance réellement. Un autre moniteur nous avait rejoints et il nous avait expliqué que ces joujous, on n'était pas prêts de les avoir. Il nous avait par la suite conduits dans nos appartements. C'était Spartiate. Trois lits, une table et trois autres chaises. On ne nous enfermait pas mais vivre à trois ce n'était pas le luxe non plus. Cette situation dura une semaine environ puis après nous avoir tirés du lit et abreuvés d'insultes, un malade mental nous avait donné trois faux pistolets et l'ordre d'atteindre la colline en face (colline qui n'était qu'un décor un peu merdique). Ce genre d'entraînement, on ne les comptait plus. Adieu la graisse et la peau blanche et propre, on avait pris 5 centimètres et sous les néons des installations, notre peau s'était légèrement assombri. Il était clair que pour les parcours d'obstacles, César dominait largement en revanche quand on attaquait Nicolas par surprise, on devait bien admettre que personne ne le surprenait vraiment...
Puis il y avait moi. Je n'avais pas trop eu l'occasion de prouver ce que je valais et le jour où le premier exercice de tir fut annoncé, je ne tenais plus en place. J'avais attrapé l'arme et vidé le chargeur sur ma cible. Les autres en étaient encore à tirer la culasse pour armer leurs berettas. Nous étions tous doués dans notre élément mais cet écart se réduisit bien vite jusqu'à ce que nous ayons tous le même niveau. Quand je dis "tous" je pense à deux autres guignols qui nous avaient rejoints plus tard. Deux crétins qui décédèrent bien vite parcequ'ils savaient pas que les grenades étaient réglées sur trois secondes et pas cinq...
Nous avions déjà passé sept mois dans ce putain de centre qu'on connaissait par coeur. Bon allez, j'avoue qu'on avait pas suivi toutes les règles... On avait volé un peu de plastique et les chiottes avaient été réduites par une explosion dont la nature n'avait jamais été découverte (^^).
Néanmoins, le jour de l'évaluation finale finit par arriver. On avait été sortis du centre souterrain et dehors, on ne reconnaissait plus rien. Les attentats s'étaient multipliés et les quartiers étaient anéantis. Les gens rasaient les murs et se battaient pour avoir le dernier poulet du casino du coin...
La France avait été envahie et la guérilla locale faisait régner l'ordre, enrôlait les maris pour ensuite tuer les femmes. Je m'en foutais un peu. On était équipés chacun d'un Sig Sauer et on devait surveiller cette rue pendant la journée. Rien ne se passa pendant plusieurs heures, nous attirions les regards mais on restait entre nous pour discuter.
Mais, une dame maigre et décharnée s'avança vers nous. Vieille et la peau flétrie, son flingue en revanche était plus menaçant.

"-Merde!"

On avait tous réagi au même moment et nous avions sauté dans la vitrine derrière nous pour nous abriter dans cette pharmacie abandonnée. La vieille était limite décomposition mais elle tirait juste. Encore un test? Pas sûr... Des tarés vendaient des armes à n'importe quel prix et apparemment une folle s'en était procurée une.
Elle vida son chargeur puis sortit un couteau. J'avais pas vraiment réfléchi à ce que je faisais. Mon flingue s'était levé tout seul et avait transpercée notre ennemie à une vitesse ahurissante. L'instinct sans doute...
On était sorti de la pharmacie pour vérifier le cadavre. Pas de doute, c'était de la viande froide. La foule était pas vraiment contente que j'ai flingué la mamie et les rebelles du coin étaient vite arrivés. Je comptais pas me faire tirer dessus comme un con. Je retournais dans la pharmacie et montais à l'étage. Le vrai test commençait. Les balles fusèrent très très vite.

Les mois passèrent, petit à petit je m'habituais à ma nouvelle vie rythmée par les entraînements et par nos conneries.Vint l'excercice final : surveiller une rue pendant une journée. Quoi de plus simple? Pour la première fois en neuf mois,nous sommes sortis dehors. Les choses avait bien changé. Les rues étaient presque desertes,les ordures s'entassaient dans les caniveaux et pour ne pas arranger les choses les rats se baladaient librement ente les déchets.Quels événements s'étaient produits durant mon absence? Nos instructeurs nous avaient juste dit que la république courait à sa propre perte et que des milices armées patrouillaient dans les villes.

Les heures passèrent durant la mission,aucun incident n'apparut,quelques personnes s'interrogeaient sur nous mais rien de grave.Jusqu'à ce qu'une frêle mamie menaça Olivier avec son flingue,une situation plutôt grotesque mais on se refugia derrière la vitrine d'une pharmacie par mesure de sécurité. La vieille tira, Olivier la tua de sang froid,ironie du sort il vérifia si sa victime était morte.Les rebelles n'apréciant guère que l'on tire sur une personne agée ripostèrent contre nous.Je m'adossaiscontre un mur près d'une fenêtre et tirai quelques balles en esperant toucher une personne. J'en tuais une et en blessais une autre. Un peu de sang gicla pour tapisser le muret derrière eux. Deux de moins, plus que quatre.

"Olivier! Comme tu a un talent certain pour tuer les gens, trouve une belle planque et distribue tes balles. Moi je reste au rez-de-chaussée pour ne pas qu'ils s'introduisent dans la pharmacie. Quant à toi César! Fais ce que tu veux mais ne meurs pas!"

Tout de même, autant de raffut pour une vieille bique refroidie... Je sortais le chargeur de mon arme pour en vérifier les balles restantes puis je montais à l'étage en passant par l'escalier de service. Cette pharmacie se composait d'une pièce où les gens achetaient leurs médicaments (là où Nicolas se trouvait) et d'une salle refroidie pour les stocks. Il fallait aussi noter que le pharmacien disposait d'un bureau et d'une salle de bain au premier étage. Je me trouvais dans le bureau. Je m'approchais de la fenêtre et observais les échanges de tirs. Les rebelles restaient à bonne distance pour échapper à nos pistolets et eux nous arrosaient de balles de Kalashnikov sans prendre de risques. Nous n'étions pas en mesure de riposter avec les armes dont nous disposions. La pharmacie était construite avec une sortie de secours mais celle-ci était barrée de lourdes barres de fer soudées. C'était d'ailleurs très étrange... Je regardais autour de moi et m'aperçus pour la première fois que des symboles nazis et des drapeaux fascistes ornaient les murs. Les ennemis étaient pas en pétard pour la vieille mais parce qu'on était entrés dans leur planque...
Ce fut à ce moment que l'odeur douçâtre du cannabis me monta au nez. Ils avaient investi les lieux dans le but de cultiver des plants.
Explosion...
Débris de ciment et de bois...
Vibration à la ceinture.

"-Ici le groupe d'intervention Pumas Alpha 081. Nous arrivons à vos 7h. Quelle est la situation de votre côté ?
-Ici le groupe Pumas en test ce mois-ci. Nous sommes trois et...
-Deux, compléta Nicolas de son talkie-walkie. César s'est taillé, il nous a laissé ses munitions et nous souhaite bonne chance.
-Nous sommes donc deux retranchés dans la pharmacie de l'autre côté de la rue. Nous essuyons des tirs d'armes automatiques type AK-47. Nous avons encore des munitions mais c'est pas non plus faramineux. Je viens de trouver des caches de cannabis ce qui explique l'attitude des rebelles. La pharmacie est facile à défendre mais peu solide alors les murs s'effritent peu à peu. Aucune autre sortie possible que l'entrée. Attendons instructions."

Je redescendais pour assister Nicolas. Son équipement était précaire. Il n'avait plus qu'un chargeur et celui dans son arme sonnait vide. Il avait déjà pris ceux de César et une balle l'avait percuté par chance dans le pare-balles mais lui infligeant quand même une douleur aigüe. L'action fut courte et on comprend seulement à ce moment là à quel point on meurt sans raisons à la guerre. Il tendait sa main pour attraper un chargeur que je lui passais quand sa tête fut parcourue d'un horrible craquement et que ses yeux se tintèrent de rouge. Une gerbe de sang atteignit ma main tandis que lui touchait le sol mollement. Je n'avais pour lui que les sentiments qu'ont des camarades mais je fus peiné. Je tirais son corps à l'écart puis je vidais mon chargeur sur les trois hommes qui s'étaient approchés croyant avoir remporté la victoire. Ils tombèrent comme des quilles puis ce fut le silence. Cinq secondes de silence puis le vacarme reprit. J'empoignais ma radio et rétablissais une transmission.

"-On a perdu un agent. Blessure mortelle.
-On a intercepté de notre côté votre fuyard. On l'a abattu. Il en savait trop.
-C'est pas moi qui vais le pleurer mais si vous pouviez faire quelque chose pour le dernier vivant...
-Votre coup d'éclat les a sérieusement énervés mais au moins vous avez descendu un sous-officier. J'attends des renforts mais faudra pas compter dessus.
-Si vous avez des fumigènes, je peux profiter d'un écran de fumée pour sortir pendant que vous arrosez copieusement ces enfoirés.
-Je fais l'état de notre équipement, on va voir."

"Êtes-vous prêt ?"

Pas encore. Mon camarade de son vivant arborait de nombreuses marques de son appartenance à notre escouade. Veste, bottes, un écusson sur chaque épaule... Au lieu de m'embêter à le déshabiller et à détruire tout ça, je versai sur sa dépouille plusieurs substances chimiques qui traînaient dans des cartons. Je n'avais plus qu'à enflammer le tout au moment de partir. Je ramassai son arme et ses munitions, j'armai le tout puis je donnai le signal à la radio. Les rebelles seraient "incapacités" plusieurs secondes, suffisantes pour traverser la rue et rejoindre notre tireur. Un peu de chance et tout irait bi...

BANG BANG

Les ennemis, focalisés sur mon retranchement, virent leurs yeux disjoncter et sous l'effet de la surprise, tirèrent n'importe comment infligeant du tir ami à tout va. Je mis le feu à la dépouille de mon coéquipier en tirant sur un tas de poudre que j'avais constitué puis je courrai rejoindre mes sauveurs. Déjà d'horribles flammes mauves consumaient Nicolas pour le transformer en un petit tas de cendre. Je sortis en trombe, enjambai les cadavres de mes adversaires, me repérai un peu dans l'espace puis je fonçai vers un bâtiment. J'estimais que c'était dans celui-ci que se trouvait le leader de mes alliés et je décidai de le rejoindre. Empruntant escaliers et échelles, j'atteignis le toit assez vite. Sortant par un conduit d'aération, je me retrouvai pile devant son nez. Il était plus âgé que moi (enfin pas tant que ça).

"Merci pour votre aide Lieutenant ! Caporal-chef Leleu, ex-membre de la première unité. Peu concluante comme vous le voyez."

Il était mieux gradé en plus, c'est nul... Je faisais le salut militaire puis je scrutais les environs pour voir où en étaient les deux autres.

Les rebelles prirent ce jour là une sérieuse déculottée. Une nouvelle ère commençait où l'on ne pouvait plus tirer sur les représentants de l'ordre sans être inquiété. Une période où toute personne armée pourrait prendre une giclée dans la gueule. Enfin le gouvernement appliquait ce fameux programme si controversé et si coûteux. J'en étais enchanté mais j'avais déjà perdu mes deux camarades. La tenue encore tâchée du sang de mon ami, je rangeai mes deux pistolets, l'un dans son holster l'autre dans une poche ample. Les deux autres hommes finirent par arriver et je les saluai en me présentant à nouveau. Ceci fait, je m'accroupissais et parlais d'une voix calme.

"Nous devons rallier le quartier général pour nous réapprovisionner et prendre nos nouvelles consignes. Autant partir avant d'être surpris par l'obscurité et sans lunettes de vision nocturne."

Le lieutenant Mall me glissa un regard et je saisis mon impertinence.

"Désolé lieutenant mais dans mon ancienne équipe c'est moi qui dirigeais alors on prend le pli..."

J'attendais de voir ce qu'il allait penser de mon plan tout en admirant mes bottes devenues soudain d'un intérêt considérable...

"Je préfère que vous m'appeliez Caporel-chef Lieutenant ! Sinon pour mon pistolet, j'ai encore trois chargeurs de 17 balles de mon glock 17 de service. Je vous suis messieurs !"

Je m'attendais à une voiture simple et noire renforcée par endroits mais il n'en était rien. Le véhicule qui devait nous ramener sains et saufs à la base était un van gris vieux et rouillé. Des plaques de peintures étaient tombées, l'humidité rongeait les bas de la tôle extérieure, et les impacts de balles criblaient une carrosserie déjà gondolée. Il n'y avait que trois places à l'avant. Je montai à l'arrière, enclenchai la sécurité de mon arme, et me calai tranquillement. Le vieux diesel rugit et nous fûmes en route. J'étais triste d'avoir perdu des amis, je n'avais pas su les sauver. C'était ma faute. Nous roulions déjà depuis quelques minutes quand, par la fenêtre de communication avant-arrière, je demandai au lieutenant qui conduisait :

"Lieutenant, vous pensez que ça aurait pu se passer autrement ? La guerre, les rebelles, tout ça..."

Nous avions fait notre travail et nous l'avions bien fait ! Les camarades qui avaient réussi à se lever tôt s'étaient massés sur le parking et à notre arrivée, je compris que les Pumas formaient une famille avant tout. Le Lieutenant gara le 4X4 sur une place libre et je l'imitai un peu plus loin. Il sortit du véhicule et empoigna fermement le marchand menotté. Flo elle, vint à notre rencontre et traîna le leader mal en point et l'allongea sur le sol. Le rebelle dans le coffre du 4X4 tambourinait tellement que plusieurs sortirent leurs armes, pensant qu'il était hystérique. Au contraire, il voulait juste respirer. Il aspira goulûment de l'air et se laissa faire, trop épuisé. Quant à Jack et moi, nous mîmes pied à terre et nous décidâmes qu'il porterait sur son dos l'ennemi sonné par la droite de Mall. Les petits colis (humains et matériels) que nous avions rapportés furent bien pris en mains et nous les laissâmes partir. Peu après nous être déchargés de nos armes dans nos chambres respectives, nous nous dirigâmes vers le réfectoire. Après tout, c'était encore l'heure du petit-déjeuner. À peine les tartines beurrées et les céréales enfournées, le microphone nous interpella un à un. Nous étions convoqués dans le bureau du patron. C'était un ancien militaire, qu'on avait rapellé pour gérer ce centre un peu spécial. Je ne l'avais jamais rencontré et généralement, on disait que c'était mieux. Toute la base fut au courant qu'on allait voir le Big Boss et les regards envieux de certains contrastaient avec ceux qui nous sifflaient un ultime adieu. Habituellement dans les boîtes, le PDG a l'étage le plus haut et le plus spacieux. Là, c'était le niveau le plus profond mais non moins grand. Après de très nombreux contrôles, nous passâmes le dernier rempart. Un homme d'un certain âge se tenait devant son bureau, droit comme un i. Nous nous alignâmes et attendîmes après l'avoir salué. Il prit la parole peu après, sa voix était claire et sonore.

"Lieutenant, vous étiez celui responsable du tout, je vous félicite donc tout particulièrement pour cette réussite incontestable. Félicitations que j'adresse aussi à vous autres ! Sergent, votre conduite a été exemplaire et de fait, je suis très fier de vous compter parmi mes hommes. Madame ! Vous n'avez pas démérité non plus loin de là ! J'espère que vous continuerez dans cette voie, la promotion n'est sans doute pas loin !"

Il marqua une courte pause puis son regard se posa sur moi, ou plus exactement sur mon front.

" -Caporal-chef ! Malgré vos débuts... particuliers, nous avons suivi toute l'opération d'ici et nous savons que la capture du leader tient de vous. Ce que vous avez fait n'est ni oublié ni enterré, il sera juste très secondaire si vous persévérez en ce sens. De fait et au vue de vos résultats, vous aurez une chambre commune à part. Vous vous entraînerez ensemble, vous prendrez vos repas au même moment et à une table à part. Ceci renforcera la cohésion ce qui ne fait jamais de mal. Encore bravo ! Vous avez un congé de deux jours pour vous remettre. Rompez !
-Merci monsieur !"

Après l'avoir remercié, nous fîmes demi-tour et on nous conduisit à notre nouvelle chambre. Elle était spacieuse et meublée simplement mais agréablement. Il y avait quatre lits superposés par deux, des sanitaires dans une petite pièce à part, une armoire, des meubles de rangements. Des lampes suspendus. Enfin le grand luxe par rapport aux autres. La belle vie commençait peut-être ?

1ere mission

Arrivant dans la chambre, j'appréciais le nouveau confort qui nous était offert.

Bon les gens, on se répartie tout, tout de suite? Autant s'installer rapidement.

Qui veut dormir en haut?

Va falloir aussi ramenertoute nos armes ici, on sera plus rapide en cas de mission.

Vous pensez pas qu'il nous faut un petit nom? Franchement Alpha 081, c'est pas le top

-----> Reprise de la mission n°2 :


Merde ! Y se passe quoi ? Putain... chui endormi moi. On est où ? Merde fait tout noir. Y'a quelqu'un ?
Aucun son n'était sorti de ma bouche pâteuse d'hospitalisé. Court-métrage mental et saccadé des derniers évènements. Le dernier rebelle tombe puis ma vue se brouille peu à peu... Puis le noir. Et encore le noir ! Je suis mort ? Non impossible, on raisonne pas quand on est mort...
Ce monologue mental m'épuisa et quand je me réveillai à nouveau, une clarté éblouissante inondait la pièce. Mes souvenirs étaient à présent mieux ordonnés. J'avais perdu pas mal de sang et j'étais en train de faire un résumé à la nouvelle équipe sur place quand j'avais tourné de l'oeil. Mon champ de vision s'était rétréci jusqu'à ce que je tombe, ralenti par les réflexes d'un autre puma. À présent, un drain s'enfonçait dans mon bras droit et m'injectait un liquide transparent. Morphine ? Plasma ? Poison tant qu'à faire ! Avec les forces d'une momie endormie je le retirais sans trop regarder. L'aiguille était énorme, de quoi piquer un rhinocéros. On m'avait changé et je n'avais plus qu'un slip et mon pantalon camouflage. Un large bandage m'ensserrait la taille et passait par mon cou. Il gênait mes tous premiers mouvements mais je réussis à m'extirper de ce lit qui sentait la sueur et l'alcool à désinfecter. Je pus mieux contempler ma chambre. D'autres lits étaient apposés aux murs mais un seul était occupé. Jack à l'intérieur, dormait. Mais ses traits étaient de temps en temps crispés comme s'il luttait perpétuellement pour rester endormi. Si moi j'avais écopé d'une aiguille volumineuse, lui en revanche avait certainement payé plus chère l'opération. Complètement encerclé d'appareils étranges et de tuyaux gris. Il était dans un état lamentable qui me fit monter des larmes aux yeux. Non ! Il allait s'en sortir et on repartirait de plus belle casser du rebelle. Dans l'hôpital des Pumas, les infirmières étaient aussi formées au combat (bien qu'à une échelle moindre par rapport aux membres actifs) et leur beauté pouvait énormément varier de l'une à l'autre. Celle qui vint nous inspecter oscillait entre les deux modèles. Une présence féminine non-armée. Quel plaisir simple.

Après les soins de l'infirmière, Mall et Flo vinrent prendre des nouvelles des blessés. La jeune femme, n'ayant pas sa veste de militaire, présentait une bandage, ses soins avaient été rapide.

Le lieutenant s'approcha du caporal.

Comment ça va olivier? prêt à prendre l'entrainement? Un petit gars comme toi ne s'arrête pas pour une égratignure si?

Aty a écrit:

"Comment ça va Olivier ? Prêt à reprendre l'entraînement ? Un petit gars comme toi ne s'arrête pas pour une égratignure si ?

Depuis quelques temps, l'équipe était de plus en plus soudée et l'ambiance était très agréable. Nos nouveaux locaux étaient bien aménagés et même si les pièces étaient peu nombreuses, chacun avait son quart d'heure de solitude s'il le souhaitait. Bref, tout roulait impeccablement.

"Je vais bien... ton prénom ?"

Tant mieux alors, tu t'en tires visiblement mieux que Jack. Appelles moi Aty, tout le monde fait comme ça ici.

Si ça peut te faire plaisir, la mission est un succès, tout le mond est rentré chez soi et t'as même une enveloppe qui t'attend pour compenser tes blessures